TEXTES
I. LES PLAISIRS DU CAMPING
Tous les ans, six millions de Français ferment leur porte à clef et quittent leur ville pour aller faire du camping. Pourquoi quittent-ils le confort de chez eux pour aller vivre inconfortablement sous une tente ? Voici les réflexions d’un de ces campeurs français.
Qu’est-ce que nous cherchons, nous, les campeurs ? La première réponse à laquelle j’ai pensé, pendant que je roulais vers la campagne dans ma Citroën, est la réponse psychologique. Considérez la vie dans une grande ville. Elle est triste, malsaine et artificielle. Nous vivons les uns sur les autres, et en même temps nous sommes entourés d’ennemis psychologiques ; à l’intérieur, c’est le téléphone qui a le droit d’interrompre nos pensées et de nous parler quand il veut. A l’extérieur, c’est la circulation qui nous menance et le bruit inévitable. Alors, quoi de plus naturel que de chercher, à l’époque des vacances, le contraire de tout cela : la solitude, le silence, la liberté, l’air frais de la campagne.
Voilà à quoi je rêvais, en roulant vers le terrain de camping situé en pleine nature. Mais quelle réalité ai-je trouvée en y arrivant ?
La solitude ? Dans mon terrain de camping il y avait, théoriquement, assez de place pour cinq cents personnes. A mon arrivée, plus de deux mille personnes y étaient déjà installées ! Impossible de trouver les quelques mètres carrés qu’il fallait pour installer ma tente ! J’ai dû attendre le départ, en fin d’après-midi, d’une famille allemande, pour pouvoir enfin m’installer. Le lendemain, en me levant tôt, j’ai pu regarder le lever du soleil — entouré de plusieurs centaines d’autres campeurs. Apres, nous nous sommes brossé les dents tous ensemble, ce qui a un peu détruit l’aspect romantique de cette opération.
Le silence ? Ne m’en parlez pas ! Dans une tente, on entend tout, absolument tout : les radios à transistors, les cris d’enfants, les plaisanteries des pères, les ordres des mères, les casseroles, les voitures. Je me suis vite aperçu que la ville après tout est bien plus calme, car on peut au moins fermer sa porte et ses fenêtres.
L’année prochaine, si j’ai de l’argent, j’irai dans un hôtel au bord de la mer ou à la montagne. Et si je n’ai pas d’argent, je resterai chez moi.
VOCABULAIRE
la clef (clé ) key
la tente tent
la réflexion reflection
campeur-se n. camper
psychologique a. psychological
considérer vt. to consider
malsain-e a. unhealthy
artificiel a. artificial
isolé-e a. lonely
entourer vt. to surround
l’ennemi-e n. enemy
l’intérieur m. interior, home
le droit right, law
interrompre vt. to interrupt
la pensée thought
l’extérieur m. exterior
le bruit noise
inévitable a. inevitable
naturel-le a. natural
l’époque f. epoch, era
le contraire contrary
la solitude loneliness
le silence silence
frais, fraîche a. fresh
rêver vt. to dream
le terrain ground
la nature nature
la réalité reality
théoriquement adv. theoretically
le mètre metre
la centaine about a hundred
après adv. after (wards)
se brosser les dents to brush one’s teeth
détruire vt. to destroy
l’aspect m. aspect
romantique a. romantic
l’opération f. operation
absolument adv. absolutely
la radio radio
le transistor transistor
l’ordre m. order
la casserole saucepan
après tout adv. after all
II. UN HOMME D’ESPRIT
C’est un monsieur plein d’esprit. Tout le monde le sait. Et lui, il ne se gêne jamais pour le dire.
Un jour, sur le quai de la Seine, un journaliste s’approche de lui. En l’interviewant, il lui dit quelque chose.