文化大革命法语专题

来源:万语网发布时间:2012-12-20

Révolution culturelle

Révolution culturelle, le plus grand mouvement de masse de l'histoire de la République populaire de Chine, survenu dans les années 1960 et 1970. Mao Zédong lança la Grande Révolution culturelle prolétarienne en 1965, pour raviver l'ardeur révolutionnaire en s'attaquant aux « quatre anciennes » : anciennes coutumes, anciennes habitudes, ancienne culture et anciennes manières de penser. La Révolution culturelle révéla toutes sortes de tensions accumulées depuis la victoire des communistes, en 1949 : entre l'aile révolutionnaire, d'une part, les « droitiers » et la classe moyenne, d'autre part, entre partisans et adversaires du modèle soviétique, entre les générations issues de la Chine précommuniste et celles qui ne l'avaient pas connue, entre les intellectuels attachés à la tradition et l'avant-garde révolutionnaire, entre les théoriciens du socialisme et ceux chargés de le mettre en pratique.

L'échec du Grand Bond en avant avait affaibli la position de Mao et plaça sur le devant de la scène Liu Shaoqi et Deng Xiaoping, qui prirent en main la gestion quotidienne du pays et s'attachèrent à remédier aux dommages engendrés par le Grand Bond en avant. Mao estimait que ses anciens alliés étaient corrompus par le pouvoir et « infectés » par le « révisionnisme » soviétique. Il pensait que le principal obstacle au socialisme était l'affaiblissement de l'esprit révolutionnaire, en particulier chez les cadres du Parti communiste. Il mettait tous ses espoirs dans les jeunes générations et espérait leur donner le goût de la véritable lutte révolutionnaire. Son initiative allait se traduire par une puissante lame de fond qui mit le pays au bord du chaos et qui faillit lui coûter le pouvoir. Mao trouva dans la Révolution culturelle le moyen de reconquérir sa place de dirigeant. Le mouvement fut conduit par le Comité révolutionnaire, où figurait notamment sa quatrième épouse, Jiang Qing, écartée du pouvoir et qui cherchait à se venger.

La Révolution commença à l'automne 1965 par une critique des milieux intellectuels et universitaires dans les organes de presse. Wu Han, qui avait pris parti pour Peng Dehuai, le ministre de la Défense démis, ainsi que Peng Zhen, maire de Pékin, furent violemment dénoncés. Parti de Shanghai, le mouvement s'étendit à la capitale. L'élimination de Luo Ruiqing, chef d'état-major de l'Armée de libération populaire, par Lin Biao, le ministre de la Défense, assura à Mao la loyauté de l'ALP. Ensembles, ils constituèrent une force de choc, les Gardes rouges, formés de jeunes âgés de quinze à dix-neuf ans.

Le président de la République, Liu Shaoqi, tenta d'abord d'éloigner la menace en créant sa propre tendance au sein de la Révolution culturelle. En août 1966, Mao publia son article « Bombardez le quartier général », qui faisait écho aux affiches révolutionnaires (dazibaos) et aux slogans des étudiants, puis dirigea la première manifestation de masse des Gardes rouges sur la place Tian'anmen, à Pékin. Affaiblis par les accusations de déviance capitaliste, les vétérans du parti virent leur légitimité sapée par le désaveu de Mao, le Grand Timonier, dont le prestige était considérable parmi la population. En octobre 1966 fut publié le Petit Livre rouge, résumé des pensées de Mao. L'enseignement dans les écoles et les lycées fut supprimé, et les professeurs et intellectuels, attaqués par les Gardes rouges, furent envoyés aux champs pour accomplir les basses besognes. Dans une société qui vénérait depuis toujours la vieillesse et le savoir, la mise en avant de la jeunesse, du travail physique et de la connaissance pratique du paysan provoqua un profond bouleversement. Les organes de décision du Parti communiste (PCC) et du gouvernement furent désorientés et paralysés par l'autocritique, et les organes intermédiaires (syndicats et Unions de la jeunesse) furent dissous.

Les Gardes rouges instaurèrent un climat de terreur, perquisitionnant au hasard les maisons pour trouver des preuves compromettantes de « déviance ». Des dénonciations extravagantes entraînèrent des confessions, qui donnaient lieu à de nouvelles incriminations. L'humiliation publique, parfois le fait d'enfants envers leurs propres parents, devint monnaie courante, et des milliers de personnes se suicidèrent. Des millions de Gardes rouges réquisitionnèrent des trains afin de propager les « expériences révolutionnaires » dans tout le pays.

À partir de janvier 1967, le mouvement gagna d'autres régions urbaines, notamment dans le Sud. Shanghai créa une éphémère « commune » en février, contre l'avis de Mao. Divers groupes sociaux qui avaient été marginalisés tirèrent profit de la situation pour se venger de l'élite. Ainsi, les contractuels, à qui l'on avait refusé l'accès aux services sociaux de l'État, exigèrent un traitement équitable et attaquèrent les cadres de l'administration. Certains furent soumis à la torture. Les enfants des anciens ennemis du régime, qui avaient souffert d'une discrimination continuelle, prirent leur revanche sur ceux des cadres accusés d'être des « capitalistes ».

La Révolution culturelle fit glisser le pays dans un chaos total. Les opposants de Mao essayèrent de reprendre l'initiative en créant leurs propres Gardes rouges qui provoquèrent des affrontements. L'ALP reçut l'ordre de soutenir les radicaux, mais les officiers se trouvaient souvent dans l'impossibilité de faire la distinction entre les différents groupes, qui tous se réclamaient du maoïsme véritable. Parfois, ils intervinrent contre les radicaux. En juillet, l'insubordination du commandant de l'ALP de Wuhan ne put être réglée qu'après l'intervention personnelle de Zhou Enlai.

Après une pause, de la fin 1967 au début 1968, la Révolution reprit de plus belle. Dans les provinces de Guangdong et du Guangxi, en Chine du Sud, des combats firent des milliers de morts au printemps 1968. Chaque groupe disposait de ses propres fabriques ou sources d'approvisionnement en arme.

L'année 1968 marqua à la fois l'apogée et l'aboutissement de la Révolution culturelle. L'organisation du PCC se désintégra, remplacée par des comités révolutionnaires locaux souvent contrôlés par l'ALP. Concrètement, le Parti communiste et ses chefs, au pouvoir depuis 1949, perdirent leur rôle dirigeant.

Inquiet du caractère anarchique pris par les événements, dont il craignait de perdre le contrôle, Mao réclama, en juillet 1968, le retour à l'ordre. Sans avoir jamais donné d'ordres explicites, il avait poussé les Gardes rouges à agir, mais les accusait désormais d'avoir trahi sa pensée.

En mars 1969, l'armée chinoise affronta les troupes soviétiques sur sa frontière nord, tandis que dans le Sud les Américains, engagés dans la guerre du Viêt Nam, effectuaient des bombardements non loin de la frontière du Guangxi et du Yunnan. Placé sous la menace d'un conflit, sur deux fronts, avec deux superpuissances, Mao tenta en vain d'exporter la révolution. En proie au chaos intérieur et à l'isolement international, la Chine se retrouva dans une position critique.

Le IXe congrès du PCC, en avril 1969, marqua la réveil du parti, mais sous la domination de l'armée et de Lin Biao, successeur désigné de Mao. Le parti et l'armée commencèrent alors à restaurer l'ordre. Des millions de Gardes rouges furent incités à s'établir dans des régions lointaines et inhospitalières afin « d'approfondir la révolution », et y restèrent jusque dans les années 1980. L'élimination de Lin Biao, en 1970, sonna le coup d'arrêt de l'ascension de l'armée dans les organes dirigeants. Peu à peu, le parti reconstitua ses comités provinciaux.

En dépit du nombre considérable de victimes de la Révolution culturelle, et bien que certains dirigeants, comme Liu Shaoqi, furent persécutés à mort, cette période ne peut être comparée aux purges pratiquées par Staline en Union soviétique, qui se traduisirent par des exécutions massives et systématiques. Les anciens cadres furent obligés de suivre les cours des écoles pour cadres du « Sept Mai » afin de rectifier leur attidude, mais ils eurent la possibilité d'être réhabilités. Deng Xiaoping lui-même revint au premier plan en 1973.

La Révolution culturelle toucha très inégalement les régions et les catégories sociales chinoises. Les campagnes furent moins ravagées que les villes. Le monde des arts et de la culture subit des dommages irréparables avec la destruction de très anciens trésors et l'interdiction de l'opéra traditionnel, remplacé par l'opéra révolutionnaire promu par Jiang Qing. Même si elles ne les visaient pas directement, les campagnes contre les « quatre anciennes » frappèrent de plein fouet, dans leur culture et leur identité, les nombreuses minorités du pays ; la Révolution culturelle fut principalement le fait des Hans, qui s'en prirent à leur patrimoine et à leurs coutumes religieuses.

Bien que le feu de la Révolution culturelle s'éteignît à la fin des années soixante, elle ne fut officiellement abandonnée qu'avec la mort de Mao et l'arrestation de la Bande des Quatre (Jiang Qing, Zhang Chunqiao, Yao Wenyuan et Wang Hongwen) en 1976. Cet épisode a durablement marqué la Chine. En discréditant le maoïsme et son modèle socialiste, elle poussa les dirigeants tels que Deng Xiaoping à chercher de nouvelles alternatives. Elle conditionna les réformes économiques de la fin des années soixante-dix, ainsi que la coalition politique qui les mit en place.

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