法语高级笔译辅导:经典小说茶花女七

来源:微学网发布时间:2011-12-31

  Chapitre IX:
  bonsoir, mon cher Gaston, dit Marguerite àmon compagnon, je suis bien aise de vous voir.Pourquoi n’ êtes-vous pas entré dans ma loge auxvariétés ?
  -je craignais d’ être indiscret.
  -les amis, et Marguerite appuya sur ce mot,comme si elle e?t voulu faire comprendre à ceuxqui étaient là que malgré la fa?on familière dontelle l’ accueillait, Gaston n’ était et n’ avaittoujours été qu’ un ami, les amis ne sont jamaisindiscrets.
  -alors, vous me permettez de vous présenterM Armand Duval !
  -j’ avais déjà autorisé Prudence à le faire.
  -du reste, madame, dis-je alors en m’ inclinantet en parvenant à rendre des sons à peu prèsintelligibles, j’ ai déjà eu l’ honneur de vous être présenté.L’ oeil charmant de Marguerite sembla chercherdans son souvenir, mais elle ne se souvint point,ou parut ne point se souvenir.
  -madame, repris-je alors, je vous suis reconnaissantd’ avoir oublié cette première présentation, carj’ y fus très ridicule et dus vous para?tre trèsennuyeux. C’ était, il y a deux ans, àl’ opéra-comique ; j’ étais avec Ernest De...
  -ah ! Je me rappelle ! Reprit Marguerite avec unsourire. Ce n’ est pas vous qui étiez ridicule, c’ estmoi qui étais taquine, comme je le suis encore unpeu, mais moins cependant. Vous m’ avez pardonné,monsieur ?
  Et elle me tendit sa main que je baisai.
  -c’ est vrai, reprit-elle. Figurez-vous que j’ aila mauvaise habitude de vouloir embarrasser les gensque je vois pour la première fois. C’ est très sot.Mon médecin dit que c’ est parce que je suisnerveuse et toujours souffrante : croyez mon médecin.
  -mais vous paraissez très bien portante.
  -oh ! J’ ai été bien malade.
  -je le sais.
  -qui vous l’ a dit ?
  -tout le monde le savait ; je suis venu souventsavoir de vos nouvelles, et j’ ai appris avecplaisir votre convalescence.
  -on ne m’ a jamais remis votre carte.
  -je ne l’ ai jamais laissée.
  -serait-ce vous ce jeune homme qui venait tousles jours s’ informer de moi pendant mamaladie, et qui n’ a jamais voulu dire son nom ?
  -c’ est moi.
  -alors, vous êtes plus qu’ indulgent, vous êtesgénéreux. Ce n’ est pas vous, comte, qui auriez faitcela, ajouta-t-elle en se tournant vers M DeN..., et après avoir jeté sur moi un de cesregards par lesquels les femmes complètent leuropinion sur un homme.
  -je ne vous connais que depuis deux mois,répliqua le comte.
  -et monsieur qui ne me conna?t que depuis cinqminutes. Vous répondez toujours des niaiseries.Les femmes sont impitoyables avec les gens qu’ ellesn’ aiment pas.
  Le comte rougit et se mordit les lèvres.J’ eus pitié de lui, car il paraissait être amoureuxcomme moi, et la dure franchise de Margueritedevait le rendre bien malheureux, surtout enprésence de deux étrangers.
  -vous faisiez de la musique quand nous sommesentrés, dis-je alors pour changer la conversation,ne me ferez-vous pas le plaisir de me traiter envieille connaissance, et ne continuerez-vous pas ?
  -oh ! Fit-elle en se jetant sur le canapé et ennous faisant signe de nous y asseoir, Gaston saitbien quel genre de musique je fais. C’ est bonquand je suis seule avec le comte, mais je nevoudrais pas vous faire endurer pareil supplice.
  -vous avez cette préférence pour moi ? RépliquaM De N... avec un sourire qu’ il essaya de rendrefin et ironique.
  -vous avez tort de me la reprocher ; c’ est laseule.
  Il était décidé que ce pauvre gar?on ne dirait pasun mot. Il jeta sur la jeune femme un regardvraiment suppliant.
  -dites donc, Prudence, continua-t-elle,avez-vous fait ce que je vous avais priée de faire ?
  -oui.
  -c’ est bien, vous me conterez cela plus tard.Nous avons à causer, vous ne vous en irez pas sansque je vous parle.
  -nous sommes sans doute indiscrets, dis-jealors, et maintenant que nous avons ou plut?t quej’ ai obtenu une seconde présentation pour faireoublier la première, nous allons nous retirer,Gaston et moi.