Tout est réalisé dans l’amour L’amour représente le sacré dans notre vie. C’est la qualité qui apporte la paix dans la difficulté et qui couronne le sage de noblesse. C’est la qualité du cœur, dans lequel ceux qui s’aiment se rencontrent. L’ensemble de la vie s’unit et se désunit dans l’amour : la pluie dans les racines, les étoiles dans l’espace, la lumière dans le feu, la naissance dans la mort : dans l’amour, tout ce qui semble être deux se réalise dans l’un. C’est l’innocence des enfants. C’est la résolution de l’incertitude. Bien que définir l’amour soit difficile, c’est aussi un délice, parce ce que cela nous rappelle à quel point il est présent dans nos vies. Lorsque nous méditons sur l’amour, l’amour surgit. Lorsque nous pensons que l’amour manque dans notre vie, il semble décliner, comme un mirage décline à l’horizon. L’amour est-il conditionné par notre pensée ? En fait non, parce qu’il n’y a pas de limites à l’amour, et pourtant, nous l’expérimentons comme s’il était soumis à condition. Par exemple, lorsque nous nous sentons aimés, nous somme enivrés et satisfait. Dans ce cas, l’amour est conditionné par la façon dont nos sentiments le définissent. Lorsque nous pensons que nous ne sommes pas aimés, nous souffrons considérablement et il semble que notre vie, et nous-mêmes, sommes déchirés et incomplets. Ici, l’amour est conditionné par notre sentiment de manque : bien qu’il n’existe absolument aucune condition à l’amour, nous persistons à soutenir que parce que nous ne le ressentons pas, il n’y a pas d’amour pour nous. Nous cherchons à recevoir l’amour des autres pour nous sentir complets à l’intérieur et nous oublions facilement que nous sommes toujours complets. Nous voyons cette complétude si clairement en nous-mêmes, lorsque nous aimons comme nous souhaitons être aimés ! Mais nous ne la voyons pas, quand nous cherchons l’amour à partir de quelque chose ou de quelqu’un... Lorsque nous sommes l’amour que nous sommes, nous n’avons pas peur de perdre ni besoin de gagner. Bien sûr, vous ne pouvez pas gagner ce que vous ne pouvez pas perdre, mais ceci doit être réalisé à travers les défis de l’amour. Nous posons des conditions à l’amour, à cause des concepts que nous avons sur ce que nous voulons que l’amour soit. D’habitude, nous assimilons l’amour à un sentiment de joie, et pourtant, c’est souvent la déception et la colère qui nous adoucissent et nous renforcent, grâce au développement d’un sens profond de fermeté mêlée de compassion : la tendresse de l’amour et la volonté de ressentir la douleur de l’amour dissout alors complètement la séparation. Dans notre vie, il n’y a rien de plus précieux que cela. Aimer, c’est le plus grand enseignement que la vie a à offrir ; sans amour, il n’y a pas de compréhension. Tout ce que nous pouvons arriver à comprendre réellement est toujours encouragé par l’amour : il est ouverture, volonté et sagesse, et aussi bonté, vigilance. En réalité, l’amour est toute chose et aucune chose à la fois. De quelque manière que nous puissions le dépeindre, connaître l’amour n’est pas vraiment possible. Nos meilleures tentatives ne peuvent qu’en indiquer sa qualité divine, parce que l’amour est vraiment au-delà de toute compréhension. L’amour n’est pas une chose, l’amour est tout, sans exception. Réaliser ceci nous éveille à une beauté incommensurable et incompréhensible, qui ouvre le cœur et l’esprit. Avec un cœur et un esprit unifiés par l’ouverture, nous sommes capables d’observer la vie avec sensibilité, à partir de l’intérieur, plutôt qu’à travers nos idées de séparation. Avec une vision unique, nous pouvons entrer dans le cœur de tous les êtres. Lorsque nous pensons, agissons et avançons dans la vie par la puissance de l’amour, nous pouvons alors dépasser les limites du conditionnement. Nous allons au-delà des divisions, des discriminations, des défenses et de la résistance. Quand on est dans l’amour avec toute chose telle qu’elle est, alors l’abandon est naturel. Il n’y a plus d’abandon de quelqu’un à quelqu’un d’autre, mais l’abandon se produit de soi à soi. Comme la neige de l’hiver fond au printemps, il n’y a pas deux choses, la neige qui fond et le printemps : il s’agit d’un seul événement. De façon similaire, l’amour et l’abandon sont naturels, ils sont un seul et même événement, indivisé. L’amour est un principe sous-jacent qui imprègne chaque élément de l’existence à tout moment, ici même et en cet instant. On ne peut jamais aimer assez ou trop, ce n’est pas possible. Cependant, pour illuminer notre vie et notre monde, nous devons vouloir dépasser toutes les limites que nous imposons à l’amour, parce que l’amour n’impose rien sur quoi que ce soit ou qui que ce soit. L’amour est une "voie", un chemin spirituel, et lorsque l’on prend le chemin de l’amour, on découvre à quel point l’amour est en fait intransigeant et combien il exige de nous, si nous devons véritablement aimer. L’amour demande tout, ne néglige aucun défi et n’exclue rien. Etre simplement ouvert à l’amour, c’est acquérir la vue qui pénètre le plus dans voie de l’existence. Voilà ce qu’est la sagesse en action. Voilà ce qu’est la voie dépourvue d’efforts. L’amour, c’est la maîtrise de la vue profonde. Une vue profonde qui pénètre dans chacun des éléments de l’existence est une aptitude merveilleuse, qui ne fait que s’accroître. Sans amour, il n’y a pas de sagesse authentique et il n’y a pas de sagesse non plus sans amour. Il est possible pour chacun de réaliser les secrets de la sagesse de l’amour, parce qu’ils sont l’essence de tout ce qui vient à exister. Les Bouddhistes prennent soin de ne pas utiliser le mot "amour" de peur que les gens ne pensent en termes "d’amour limité". A la place, ils utilisent le terme "bonté aimante", qui est une manière très claire d’exprimer ce qu’ils veulent dire. Vous voyez, peut-être les gens pensent-ils savoir ce qu’est l’amour, mais ce qu’ils pensent être l’amour, c’est une fraction limitée de ce qu’est l’amour en réalité. D’habitude, nous pensons à l’amour comme à une attirance ou un sentiment forts, un attachement émotionnel ou une dévotion entre amants, parents et enfants, ou entre amis. Il se peut également que nous pensions même à l’amour comme à un attachement ou une attirance entre une personne et ses possessions, comme aimer une voiture, une maison, l’argent ou tout autre objet matériel. Et puis, il y a l’amour de faire, comme aimer écouter de la bonne musique ou aimer apprendre, ou bien encore aimer danser, et ainsi de suite. Donc, l’amour "semble" être quelque chose se produisant entre deux objets ou plus. Et pourtant, ces relations entre soi-même et l’autre ou entre vous et "cela" sont (généralement) appelées "amour conditionné". Cela signifie qu’une condition accroît le sentiment de l’amour, mais tant que l’amour dépend de quelque condition que ce soit, il n’est pas total. Une des qualités les plus exigeantes, révélatrices et stimulantes de l’amour, c’est qu’il doit être total et non partiel. Lorsque nous sommes immergés dans la grandeur de l’amour, alors une simple flaque d’eau est d’une rare beauté et un nuage qui passe est un précieux ami. En regardant avec les yeux de l’amour, l’expérience la plus simple revêt le lustre d’un miracle et appelle la reconnaissance. Quoiqu’il en soit, l’amour est Noble Sagesse et il requiert intégrité et ouverture. Dans notre vision de l’amour, tout ce qui nous sépare d’un autre ou qui nous sépare de notre expérience, ou bien, lorsque nous comparons quelqu’un à quelqu’un d’autre, ce n’est pas réellement l’amour. C’est juste notre façon de comparer, de diviser et de préférer : voilà tout ce que c’est, ce n’est rien de plus que cela. Et pourtant, lorsque nous expérimentons des formes limitées d’amour, telles que les engouements ou la passion sexuelle, même si cela ne devait durer qu’un instant, au moins en cet instant-là, le cœur est ouvert et quand le cœur est ouvert, l’amour est notre expérience. Quand l’amour est notre expérience, nous voulons plus, et cela créé une fascination qui nous fait plonger au cœur de notre vie et nous immerger dans l’ouverture, afin d’être l’amour que nous cherchons. Ce monde est le terrain d’expérimentation de l’amour. Il est l’école de la sagesse de l’amour. Il est la voie et le moyen de transcender l’ignorance et la dualité. La beauté de l’amour, ce sont les défis qui surgissent dans notre vie pour que nous puissions voir l’amour dans toute sa pureté, son secret et son inintelligibilité. Il est inintelligible parce qu’il est un concept des plus élevés, un concept qui dissout tous les concepts lorsque nous réalisons la voix de l’amour dans un pur silence. Sa signification change constamment et il n’y a pas de limites aux implications de l’amour. Il n’y a pas "ceci et cela" dans l’amour, ni "haut" ni "bas". Par conséquent, ceci et cela se rencontrent dans l’amour et s’unissent dans l’amour. En vérité, l’expérience de la totalité indivisée, inconditionnée, ne laisse rien sur son passage, comme elle submerge tout sens de dualité et d’objectivité, quand l’amour est amour et rien d’autre. Comprendre l’amour, par définition, n’est pas possible. C’est par les subtilités indicibles de l’amour, de l’acceptation silencieuse, que vous êtes libérés : libre d’être l’amour que vous êtes. Et être l’amour que vous êtes est le seul moyen de comprendre toutes choses telles qu’elles sont réellement, totalement. |